Pourquoi 80% des projets hospitaliers échouent
Entre 60 et 80% des projets numériques hospitaliers échouent. Mais pas pour les raisons qu’on croit.
Ce n’est jamais un problème de technologie. Le vrai coupable ? L’organisation. Les acteurs. Les flux réels. La gouvernance.
Autrement dit : tout ce qu’on oublie de structurer avant de cliquer sur « démarrer le projet ».
Pendant ce temps, les directions accumulent les outils numériques. Comme des briques sans plan d’architecte. Résultat ? Des hôpitaux fragmentés. Les données restent en silo. Et les soignants perdent du temps à réconcilier des systèmes incompatibles.
C’est là que tout change.

Le problème caché : fragmentation sans vision
Beaucoup d’établissements de santé héritent d’une situation chaotique. Plusieurs générations de systèmes d’information cohabitent. D’ailleurs, les bases de données se parlent mal. Certains services font encore du papier. Et personne n’ose dire : « On doit recommencer de zéro. »
Pourquoi cette fragmentation persiste ?
Tout simplement parce que la transformation numérique en santé n’est pas une affaire de budget IT. Elle demande plutôt une réorganisation profonde. Cohérente. Maîtrisée.
Continuer à patcher le système existant sans vision d’ensemble alourdit les charges. Cela multiplie les frictions. Et détériore directement la qualité des soins.
Or, en 2050, un humain sur cinq aura plus de 60 ans. Avec un système de santé déjà sous tension, ignorer cette urgence, c’est choisir l’effondrement.
La solution : ZiRA, une architecture pensée pour les hôpitaux
Aux Pays-Bas, quelqu’un a posé une bonne question : « Et si on concevait une architecture de référence… avec les hôpitaux ? »
C’est ainsi qu’est née la ZiRA (Ziekenhuis Referentie Architectuur). Conçue par Nictiz, le centre néerlandais pour l’échange électronique d’information de santé, elle n’est pas un modèle rigide. Au contraire : c’est une collection de modèles évolutifs.
Contrairement aux approches purement technologiques, la ZiRA part du terrain. Elle regarde comment fonctionnent vraiment les hôpitaux. Ensuite seulement, elle propose une structure.
Ce qu’elle met en cohérence :
- L’organisation : structures, rôles, responsabilités
- Les processus : flux de soin, chaînes décisionnelles, interactions
- L’information : modèles de données, normes d’échange
- Les services : applications, outils, infrastructure
C’est cet alignement qui change tout. Pas la technologie. L’alignement.
ZiRA + FHIR : quand la stratégie rencontre la technique
Maintenant, on ajoute une seconde couche. Celle qui rend tout concret.
FHIR (Fast Healthcare Interoperability Resources) est un standard international. Il structure les données de santé. Il utilise les technologies web modernes : REST, JSON, et APIs ouvertes.
Où est la magie ?
D’un côté, ZiRA organise votre établissement. De l’autre, FHIR fait circuler les données sans friction. Résultat : vous obtenez trois avantages majeurs :
- Une vision d’ensemble clarifiée de votre architecture
- Une capacité technique à échanger des données en toute sécurité
- Une indépendance vis-à-vis des éditeurs propriétaires
Et bonus : vous êtes déjà conforme aux exigences européennes futures (notamment le règlement EEDS).
Trois hôpitaux qui ont osé changer
D’abord, le Centre Médical Erasmus à Rotterdam. Il utilisait la ZiRA comme socle de son référentiel d’entreprise. Objectif : cartographier l’existant, projeter l’organisation cible, gérer les transformations futures.
C’est typiquement le rôle d’un PMO hospitalier structuré : piloter sans improviser.
Résultat : efficacité organisationnelle accrue, cohérence des données renforcée.
Ensuite, l’Institut Karolinska à Stockholm. Il appliquait la même approche. La ZiRA a servi à construire un modèle de capacité. Ce modèle anticipait les besoins à l’échelle du comté. Là encore, la démarche dépassait la pure technologie. Au lieu de cela, il s’agissait de structurer les ressources. Les flux. Les interactions.
Cet alignement entre technologie et organisation est au cœur de toute transformation digitale réussie.
Résultat : meilleure planification stratégique, allocation de ressources optimisée.
Enfin, l’hôpital Antoni van Leeuwenhoek à Amsterdam. C’est un centre de référence en cancérologie. Il a utilisé ZiRA pour optimiser sa logistique. Plus précisément, la prise en charge des patients. La ZiRA a modélisé les processus. Jusqu’au niveau granulaire des tâches de terrain.
Résultat : fluidité des parcours patient améliorée, réduction des délais de traitement.
Ce que gagnent vraiment les hôpitaux
En facilitant la circulation des données, ces trois établissements ont aussi :
- Réduit la duplication des tâches manuelles
- Clarifié les responsabilités et chaînes de décision
- Diminué les frictions entre services
- Amélioré l’expérience patient
- Augmenté la pertinence des soins
- Renforcé leur capacité à évoluer rapidement
Tout ça repose sur une fondation solide : gouvernance données santé + sécurité.
Donc en résumé : quand vous structurez l’organisation avec ZiRA et les données avec FHIR, la qualité du soin s’améliore naturellement. Ce n’est pas magique. C’est juste logique.
Trois actions à commencer maintenant
D’abord, auditez votre maturité architecturale. Où êtes-vous ? Fragmenté ? Semi-structuré ? Moderne ? Cette baseline est essentielle. C’est exactement ce qu’on fait dans nos audits de transformation.
Ensuite, lancez un projet pilote sur un processus clé. Prise en charge urgence. Pharmacie. Ou imagerie. Testez ZiRA + FHIR à petite échelle avant de déployer à l’établissement entière.
Enfin, formez votre équipe direction + DSI + médecins. L’alignement stratégique n’existe que si tout le monde parle le même langage.
Les chiffres qui rassurent
- 60 à 80% : taux d’échec des projets numériques hospitaliers (source : cabinets conseil santé)
- 2050 : année où 1 humain sur 5 aura plus de 60 ans (ONU)
- 6 à 12 mois : délai typique pour implémenter ZiRA selon taille établissement
- 5 à 7 ans : durée moyenne d’amortissement des investissements numériques structurants
Questions que vous vous posez
ZiRA est-elle obligatoire ?
Non. Mais elle facilite la conformité aux exigences européennes. Et elle réduit les coûts cachés liés à la fragmentation.
Combien ça coûte d’implémenter ZiRA ?
Entre 50 000 et 250 000€ selon la taille. C’est moins cher que de gérer une fusion de trois systèmes non interopérables.
Et si on n’a pas de budget IT ?
Vous en avez déjà un. Il est juste dispersé entre trois consultants, deux éditeurs concurrents, et des bricolages en interne. ZiRA l’identifie et le réoriente.
Le changement que vous attendez
La transformation numérique hospitalière n’est pas un luxe. C’est une nécessité stratégique.
Mais attention : elle ne se gagne pas sur PowerPoint. Ni en hackathon. Elle se gagne en alignant trois variables : stratégie + organisation + technologie.
La ZiRA offre précisément cet alignement. Et quand vous l’appuyez sur FHIR, vous obtenez un socle robuste pour les défis à venir.
Pensez à : vieillissement démographique. Explosion des données santé. Exigences réglementaires croissantes. Attentes des professionnels. Attentes des patients.
Tout ça demande une infrastructure pensée. Adaptable. Sécurisée.
En résumé : ZiRA + FHIR, ce n’est pas de l’outil. Ce n’est pas du logiciel. C’est du changement aligné.
Pour approfondir
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À propos de l’auteur
Nicolas Schneider est conseiller stratégique en transformation numérique santé et fondateur de JuliaShift. Avec 17 ans d’expérience au Service de Santé des Armées et 8 ans en consulting transformation digitale, il accompagne les startups MedTech et établissements de santé dans leur stratégie de financement, structuration de partenariats pharma, et préparation de levées de fonds.
Spécialités : financement innovation santé, structuration levées de fonds MedTech, partenariats industriels pharma, conformité IA réglementaire.